L’effroi est encore présent dans toutes les têtes. Hier, le bus qui emmenait la sélection togolaise à Cabinda, lieu des rencontres de son groupe, s’est fait attaquer par un groupe d’indépendantistes, qui n’ont pas hésité à faire usage de leurs armes. Le bilan est lourd : 1 mort et 9 blessés. Parmi les joueurs, c’est le gardien de but Kodjovi Obilalé qui est le plus gravement touché.
Les images du drame passent en boucle dans l’esprit des Éperviers, comme l’a raconté un Emmanuel Adebayor bouleversé à la BBC. « Ils ont tué notre chauffeur, il n’y avait personne pour conduire le bus. C’est comme si nous étions en train de rêver. Je suis choqué. Je suis l’un de ceux qui ont porté les blessés jusqu’à l’hôpital, c’est là que j’ai vraiment réalisé ce qui se passait. Tout le monde criait, appelait sa mère, pleurait au téléphone, prononçait ses derniers mots en pensant qu’on allait mourir. » La gravité de la situation nécessitait des interventions de poids de la part de la CAF (Confédération africaine de football). Elle s’est contentée de très peu, affirmant que la CAN aurait bel et bien lieu.
Mais peut-être pas avec le Togo. « En tant que capitaine de l’équipe, je peux dire que si la sécurité n’est pas assurée, alors nous partirons peut-être demain (samedi). C’est du football et l’une des plus grandes compétitions en Afrique mais je ne pense pas que les gens soient prêts à donner leur vie », a confié Adebayor. « Je vais parler avec mon équipe et on prendra une décision qui est bonne pour nos carrières, nos vies et nos familles. Beaucoup de joueurs veulent partir. Ils ont vu la mort et veulent retrouver leurs familles. » Les Éperviers vont donc annoncer aujourd’hui leur décision, mais ils ont trouvé un soutien de poids à travers toute l’Europe. Nombreux sont les entraîneurs, responsables sportifs ou présidents de club à venir réclamer l’annulation de la compétition. Elle devrait malgré tout se tenir. Avec ou sans le Togo ?